DÉCÈS DE FILIP VUČAK

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Nous apprenons avec grande tristesse le décès de Filip Vučak qui fut l’Ambassadeur de Croatie en France jusqu’à l’été 2020.
Il a toujours soutenu notre association dans ses actions. Nous avons eu la chance de le recevoir plusieurs fois à Toulouse et à Villefranche de Rouergue.
Nos pensées vont à son épouse et à ses enfants.
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UNE BROCHURE BILINGUE ÉDITÉE PAR LA MAIRIE DE VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE

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À l’occasion du 10ème anniversaire de son jumelage avec Pula, la ville de Villefranche-de-Rouergue a édité une brochure bilingue (français-croate) pour expliquer la Révolte des Croates du 17 septembre 1943.
La traduction a été assurée par Karmen Čota.
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L’ASSOCIATION CROATIE-OCCITANIE INVITÉE PAR LA VILLE DE PULA (ISTRIE)

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Chaque année, le 5 mai, la ville de Pula commémore sa libération. Cette année, la ville célébrait également le 10ème anniversaire du jumelage avec la ville de Villefranche-de-Rouergue.
Le Député-Maire de Pula, Boris Miletić, a convié des représentants de la ville de Villefranche-de-Rouergue. Le Maire, Serge Roques, ne pouvant pas se libérer, était représenté par deux de ses adjointes : Evelyne Lourmière (adjointe en charge du personnel et des Jumelages) et Janine Delmon (adjointe en charge de la Culture).
Boris Miletić a tenu à inviter l’association CROATIE-OCCITANIE qui a beaucoup œuvré pour le jumelage, ainsi que pour différents projets ERASMUS. L’association était représentée par Zdravko et Agnès Cerovečki.
C’est la 1ère fois que notre association a eu un statut « officiel » dans un évènement politique.

Lors de l’échange de cadeaux traditionnel, l’association CROATIE-OCCITANIE a offert à la ville de Pula une plaque fabriquée par Mario Šverko, ébéniste – restaurateur de meubles anciens de Toulouse, istrien d’origine. Cette plaque représentait les différentes sortes de marqueterie des XVIIIème et XIXème siècles dont Mario est le spécialiste.
Cette plaque a été remise à Elena Puh-Belci, 1ère adjointe de Boris Miletić.
Particulièrement intéressée par l’activité de Mario Šverko, elle a émis l’idée de monter un projet ERASMUS entre l’Istrie et l’Occitanie dans le domaine de l’ébénisterie.
Lors de ces jours passés à Pula a été inaugurée l’exposition des photographies de Duško Marušić Čiči, photographies qu’il a faites à Villefranche-de-Rouergue à l’automne 2017 en compagnie de Zdravko.
Dans le même lieu d’exposition se trouvaient des panneaux fournis par le service culturel de la mairie de Villefranche-de-Rouergue. Ces panneaux retracent l’histoire de la Révolte des Croates. Ils ont été traduits en croate par Karmen Čota.
Les mêmes textes se trouvent dans une brochure éditée par la Mairie de Villefranche-de-Rouergue.
Pour voir le contenu de la brochure, cliquer ici.
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CÉRÉMONIE COMMÉMORATIVE DU MASSACRE DES MARTYRS CROATES ET BOSNIENS

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(Communiqué de la mairie de Villefranche-de-Rouergue)
Le 17/09/2017
Heure : 18h
Lieu : Parc-mémorial des martyrs Croates et Bosniens (avenue des Croates)
Organisateur : Commune de Villefranche-de-Rouergue
La cérémonie, ouverte à tout public, sera l’occasion de rendre hommage aux nombreux soldats croates et bosniens, qui s’étaient soulevés contre les oppresseurs nazis, avant de tomber sous leurs balles le 17 septembre 1943.
La cérémonie se déroulera en présence de Son Excellence Filip Vučak,  Ambassadeur de Croatie en France, ainsi que des représentants des autorités croates, bosniennes et françaises.
Il sera procédé à un dépôt de gerbes, suivi d’une minute de silence et des hymnes nationaux de Bosnie-Herzégovine, Croatie et France, et l’hymne européen.
Pour en savoir plus sur cette commémoration, cliquez ici.
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2006 : UN MONUMENT POUR LA PAIX

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Depuis quelques années, la commémoration du 17 septembre associe représentants villefranchois, croates et bosniens, en particulier la mairie de Villefranche, les ambassades de ces deux pays, les organisations d’anciens combattants et les associations des Croates de France. C’est dans ce contexte qu’un accord au niveau des gouvernements français, croate et bosnien a abouti à l’aménagement d’un nouveau parc mémorial en 2006.
A l’occasion de son inauguration, le ministre français des affaires étrangères a rappelé que « les événements du 17 septembre 1943 constituent un exemple inédit de révolte contre l’occupant nazi. Inédit parce que la mutinerie de Villefranche-de-Rouergue fut la première rébellion armée de cette ampleur au sein même d’une unité de la Waffen‑SS. Inédit aussi, et surtout, parce que cette révolte fut conduite par de jeunes Croates et Bosniaques, enrôlés de force à l’été 1943 (…). Inédit enfin car pendant quelques heures, grâce à l’action courageuse de ces mutins, Villefranche-de-Rouergue fut, en quelque sorte, une ville libérée dans une France alors occupée. »
Qui étaient les révoltés ?
Quoique se disant eux-mêmes croates, les révoltés étaient originaires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, celle-ci étant, durant la Seconde guerre mondiale, intégrée dans l' »État indépendant de Croatie », instauré sous la tutelle des puissances de l’Axe.
Selon leur état civil, ils se partageaient en « Croates catholiques » (ou Croates) et « Croates musulmans » (ou Bosniaques, selon la terminologie actuelle).
Les meneurs de la Révolte
Nikola Vukelić (né en 1924 à Gospić, Croatie), torturé et fusillé à Villefranche.
Ferid Džanić (né en 1918 à Bihać, Bosnie-Herzégovine), mort au combat.
Eduard Matutinović (né en 1923 à Vinkovci, Croatie), gagna le maquis français puis rejoignit, en Croatie, la 9ebrigade dalmate des partisans.
Luftija Dizdarević (né en 1921 à Sarajevo, Bosnie-Herzégovine), mort au combat.
Božo Jelenek (né en 1920 à Kutina, Croatie) fut sauvé par une famille Villefranchoise qui l’a abrité plusieurs jours et lui permit de rejoindre le maquis. Après avoir regagné la Croatie en 1945, il devint commandant de bataillon au 8e Corps des Partisans.
Principal acteur survivant de la révolte, Jelenek consigna ses mémoires et participa chaque année, à partir des années soixante, aux commémorations à Villefranche, et ce jusqu’à sa mort, en 1987.
Les liens avec la Résistance
Parmi les survivants de la révolte, plusieurs sont parvenus à rejoindre le maquis.
Au printemps 1944, l’un d’entre eux, Božo Jelenek, participa comme lieutenant des FFI, sous le pseudonyme de Léopold, aux opérations du Corps franc de la Montagne Noire.
Les révoltés étaient également en contact avec d’autres Croates engagés dans la Résistance française. Parmi ceux-là, Ljubomir Ilić (Ilitch), dit Conti, fut membre du Comité militaire national de la Libération, commandant des FTP-MOI de la Zone Sud et général des FFI commandant de toutes les unités des immigrants.
Le monument de Vanja Radauš
La Mère-Patrie pleure ses filsEn mémoire de ce soulèvement, Vanja Radauš (1906-1975), célèbre sculpteur et résistant croate, réalisa en 1952 un monument de pierre animé de deux groupes de figures en bronze grandeur nature ; chaque groupe représente deux hommes nus, tombant sous les balles. En outre, sur le tombeau des jeunes martyrs, la mère patrie pleure ses fils.
Contrairement au vœu de son auteur, ce monument ne fut pas offert à Villefranche, mais intégré en 1955 dans un monument de la Libération situé dans le parc central de la ville de Pula (Croatie).
En 2006, le gouvernement croate offre ce monument à la commune de Villefranche, selon le vœu initial de son auteur.
Le mémorial
Aménagé sur le site du Champ des Martyrs croates, le parc du mémorial s’organise autour d’un axe monumental complété par une promenade plantée d’arbres.
L’axe monumental traverse la place des Révoltés, où sont disposées les sculptures des fusillés, pour aboutir à la place des Martyrs, aménagée sur leur tombeau, autour de la figure de la mère patrie, éplorée.
L’allée arborée est bordée de ginkgos (ginkgo biloba). Symbole de résistance et de longévité, il s’agit de l’arbre le plus ancien sur terre et du premier à avoir repoussé à Hiroshima.
Le monument est symboliquement orné des drapeaux croate, bosnien, français et européen.
A l’emplacement du tombeau s’élevait auparavant un monument provisoire, érigé en 1950, et dont la stèle est conservée au musée municipal.
Inauguration officielle
Mémorial inauguré le 17 septembre 2006 par :
M. Serge Roques, député-maire de Villefranche
M. Jean Puech, sénateur et président du Conseil général de l’Aveyron
M. Philippe Douste-Blazy, ministre français des Affaires étrangères
M. Ivo Sanader, Premier ministre de Croatie
Ont adressé un message
M. Martin Malvy, président du Conseil régional de Midi-Pyrénées (représenté par Mme Marie-Lou Marcel)
M. Sulejman Tihić, président de la présidence de Bosnie-Herzégovine (représenté par Mme Željana Zovko, ambassadeur de Bosnie-Herzégovine en France)
Conception, réalisation et financement
Initiateurs
Gouvernement français
Gouvernement croate
Conseil général de l’Aveyron
Commune de Villefranche-de-Rouergue
Maître d’ouvrage
Mairie de Villefranche-de-Rouergue
Architecte
Ivan Prtenjak
Paysagiste
Patrice Causse
Maîtrise d’œuvre
Services techniques municipaux
Financement
Aménagement du site :
Commune de Villefranche-de-Rouergue
Conseil général de l’Aveyron
Conseil régional de Midi-Pyrénées
Gouvernement français
Sculptures et stèles
Ministère de la Culture de la République de Croatie
Auteur de ce texte : Zvonimir FRKA-PETESIĆ
(actuel Ambassadeur de Croatie au Maroc)
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17 SEPTEMBRE 2009 : JUMELAGE ENTRE LES VILLES DE PULA (CROATIE) ET DE VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE

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Signature de la Charte de Jumelage entre Villefranche et Pula
Le 17 septembre 2009 est signée la charte de jumelage entre les deux villes.
À noter qu’une charte identique sera signée entre Villefranche et la ville de Bihać (Bosnie-Herzégovine) d’où étaient originaires une partie des révoltés en 2010.
Le jumelage avec la ville Pula ne se limitera pas à la participation annuelle à la commémoration du 17 septembre.
Des échanges se développent. Les dirigeants des deux villes se rencontrent régulièrement. Des projets permettent de rapprocher les établissements scolaires (généraux, agricoles et hôteliers).
Plus de détails dans la page de ce site : « La Croatie et Villefranche-de-Rouergue », mais aussi dans la page « Programmes européens ».
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2005 : CROATES ET BOSNIAQUES UNIS DANS LE RECUEILLEMENT

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Pour la 1ère fois, la Bosnie-Herzégovine participe à la commémoration de la Révolte des Croates, par la présence de son Ambassadrice, Željana ŽOVKO, aux côtés du Maire, Serge ROQUES et de l’Ambassadeur de Croatie, Božidar GAGRO.
Notre association se réjouit de cette nouveauté, d’autant plus que, parmi nos membres, il y a des croates de Bosnie-Herzégovine.
Article du Villefranchois du 22/09/2005 :
Croates et Bosniaques unis dans le recueillement
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Septembre 2004 : UN MÉMORIAL EST ENVISAGÉ

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Le monument de Radaus à Pula
Répondant aux questions du journaliste Éric LASCHON pour LE VILLEFRANCHOIS, le député-maire Serge ROQUES et l’Ambassadeur de Croatie, Božidar GAGRO, se déclarent favorables à la création d’un mémorial à Villefranche-de-Rouergue.
On envisage alors que la copie du monument que le sculpteur croate Vanja RADAUŠ avait dédié aux victimes de Villefranche-de-Rouergue soit installé à la place du 1er monument marqué de l’étoile rouge. Cette œuvre de Vanja RADAUŠ a été inaugurée en 1955 au parc central de Pula dans la région croate de l’Istrie.
Articles du VILLEFRANCHOIS du 16/09/2004 :
Les Croates gardiens de la flamme du souvenir
A quand un mémorial à Villefranche
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17 SEPTEMBRE 2003 : SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA RÉVOLTE DES CROATES

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À l’occasion du 60ème anniversaire, la municipalité de Villefranche de Rouergue organise un hommage à celui qui était Maire en ce 17 septembre 1943, Louis FONTANGES. Pendant les évènements tragiques qui ont frappé la bastide, Louis FONTANGES a défié l’autorité allemande afin de protéger la population villefranchoise. Une plaque commémorative est dévoilée sur la maison qu’il a habitée, rue Bories. Les représentants de l’Ambassade de Croatie, Ivica PANČIĆ, Ministre croate des Anciens Combattants, Pavle KALINIĆ, député au Parlement croate, ainsi que  les membres de notre groupe sont associés à cet hommage.
Article du Bulletin Municipal de Nov/Déc 2003 – Janvier 2004 : Louis Fontanges honoré par une plaque commémorative
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LA MUNICIPALITÉ PARTICIPE DE NOUVEAU À LA COMMÉMORATION (2001)

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L'Hôtel de Ville de Villefranche-de-Rouergue
En 2001, l’atmosphère s’apaise enfin. Le Maire nouvellement élu, Serge ROQUES, reçoit, à l’Hôtel de Ville, le représentant de l’Ambassade de Croatie, Pjer ŠIMUNOVIĆ, ainsi que la délégation militaire croate envoyée par le ministère croate des Anciens Combattants et les membres de notre association. Le Maire participe ensuite à la commémoration. C’est le début de relations qui seront toujours cordiales avec cette municipalité.
De son côté, la Croatie reconnait le rôle de notre association dans ce processus en invitant Agnès et Zdravko CEROVEČKI à rencontrer le Président de la République, Stipe MESIĆ, en visite officielle à Paris.
Article du 12/05/2000 La voix de la diaspora croate
Voir page RÉVOLTE DES CROATES
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DERNIÈRES POLÉMIQUES : L’ASSOCIATION NATIONALE DES ANCIENS COMBATTANTS DE LA RÉSISTANCE CESSE D’ORGANISER LA COMMÉMORATION (1998)

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Les Révoltés de Villefranche
En 1998, est publié le livre « Les Révoltés de Villefranche » de Mirko D. Grmek et Louise L. Lambrichs (Éditions Seuil, Paris, 1998). Grâce aux documents issus des archives françaises, allemandes, croates, bosniaques, serbes et américaines, les auteurs apportent un nouvel éclairage sur cette mutinerie.
La même année (est-ce un hasard ?) l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR) fait savoir dans la presse qu’elle cesse d’organiser et de participer à cette cérémonie, jugeant que finalement, « la Résistance… n’a pas été impliquée dans ce soulèvement ».
Notre association prend alors l’initiative d’organiser la commémoration avec la même organisation que les années précédentes : dépôt de gerbes, diffusion du « Chant des Partisans » et aucune prise de parole.
En réponse à notre proposition, l’ANACR fait savoir à la rédaction de La Dépêche du Midi que le « Chant des Partisans » est un hymne officiel de notre pays, symbole de la Résistance de la France et que, en conséquence, elle pense injustifiable que nous la diffusions lors de la commémoration organisée par nos soins.
Pour mettre fin à toute polémique, et bien que nous pensions que ce chant n’est la propriété de personne, nous décidons de supprimer cette partie de la cérémonie.
Cette même année, nous apprenons que la municipalité ne sera pas représentée au motif que « la cérémonie n’est pas organisée par une association locale ».
Après la commémoration, le ministre-conseiller de l’Ambassade de Croatie, Filip VUČAK , précisera aux journalistes présents que son pays ne revendique pas l’héritage historique de la mutinerie et qu’il accepterait tout à fait le principe d’une cérémonie commune avec ses homologues bosniaques.
Voir page VILLEFRANCHE DE ROUERGUE / RÉVOLTE DES CROATES
Article du Villefranchois du 25/09/1998 : Révolte de Villefranche, pourquoi tant de prudence ?

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11 ET 12 AVRIL 1992 ET 17 SEPTEMBRE 1992 : PREMIERS CONTACTS AVEC VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE

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Les 11 au 12 avril 1992 ont lieu les « Rencontres croates » à Villefranche-de-Rouergue. L’association participe à cette manifestation avec d’autres associations du Languedoc-Roussillon, dont celle de Montpellier représentée par Božidar PINEK. Pourquoi à Villefranche ? Tout simplement parce que cette ville a été le lieu, le 17 septembre 1943, du massacre de jeunes soldats croates et bosniaques enrôlés de force par l’armée allemande et qui se sont révoltés contre les officiers nazis. Les photos qui ont été exposées à Toulouse le mois précédent sont accrochées sur les murs de l’ancienne mairie. Dans ce lieu symbolique, plusieurs intervenants expliqueront les événements passés, s’interrogeront  sur la situation contemporaine, sur l’avenir de l’Europe, sur le futur des identités et des institutions. Ce furent des journées riches, en présence de nombreux villefranchois et croates de France, qui ont marqué le début d’un partenariat entre la ville de Villefranche-de-Rouergue et notre association.
Le 17 septembre 1992, l’association participe pour la 1ère fois à la commémoration de la Révolte des Croates à Villefranche-de-Rouergue. Elle y participera dorénavant chaque année.
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CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA COMMÉMORATION DU 17 SEPTEMBRE (1993)

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Notre groupe s’associe pour la deuxième fois à la commémoration de la Révolte des Croates qui a lieu chaque année le 17 septembre. La cérémonie est organisée chaque année par l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance. Le cérémonial est immuable : dépôt de gerbes, diffusion du « Chant des Partisans » et aucune prise de parole.
Les représentants de la Croatie cette année sont l’Ambassadeur Branko SALAJ et Zvonimir KOMARICA, figure emblématique de la résistance croate. Les anciens combattants sont représentés par MM. Jean THOUVENIN et Louis ÉRIGNAC.
Après la cérémonie, nous pourrons échanger cordialement avec M. ÉRIGNAC, témoin des évènements de l’époque et auteur du livre, La révolte des Croates de Villefranche-de-Rouergue, édité par l’auteur en 1980 et ré-édité en 1988.
Rappelons qui est Louis ÉRIGNAC. Né en 1910 et mort en 1998. Il fut professeur de philosophie, résistant sous le pseudonyme de Lieutenant Vallès, militant communiste de l’Aveyron et conseiller municipal de Villefranche de Rouergue sur la liste d’union de la gauche en 1977 conduite par Robert Fabre.
En 1993, le monument comprend encore une plaque blanche sur laquelle figure une étoile rouge (symbole du communiste et du socialiste) ainsi que le texte suivant : « Ici reposent les combattants yougoslaves qui tombèrent loin de leur patrie sous les balles de l’ennemi nazi à la suite de l’insurrection de Villefranche-de-Rouergue du 17 septembre 1943 ».
Selon le livre de Louis ÉRIGNAC, ce monument a été « érigé par les soins du gouvernement yougoslave » et il a été inauguré en présence de plusieurs autorités yougoslaves le 8 octobre 1950.
Dans un article de La Dépêche du 16/09/1993, le journaliste s’interroge sur la nationalité des victimes. Dans son livre, Louis ÉRIGNAC précisait dans un avertissement au lecteur que lorsqu’il était dit « Croate », il fallait penser « Yougoslave ».
On sait aujourd’hui (maintenant que les archives de cette époque sont accessibles) que les insurgés étaient originaires de Tuzla (Bosnie-Herzégovine) parmi lesquels se trouvaient des bosniaques de confession musulmane et des croates de confession catholique, ainsi que de Zagreb et d’autres villes de Croatie, ceux-là quasi uniquement de confession catholique. La région de Tuzla, au moment de la 2ème guerre mondiale était intégrée à la Croatie, c’est pourquoi on parle toujours de la Révolte des Croates.
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QU’APPELLE-T-ON LA « RÉVOLTE DES CROATES » ?

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Dès 1940, l’armée allemande occupe la moitié nord de la France et à partir du 11 novembre 1942, elle se déploie également dans la moitié sud. A l’automne 1943, la Résistance française est active, bien que les maquis n’y soient pas encore organisés militairement. En outre, les divisions d’Hitler avaient envahi la Yougoslavie en avril 1941 et, en 1943, des milliers de jeunes gens originaires de Croatie et de Bosnie sont enrôlés de force dans les Waffen‑SS. Les razzias s’appliquant aux hommes nés entre 1917 et 1925, la plupart d’entre eux n’ont guère plus de vingt ans.
C’est ainsi que début août 1943 s’installe à Villefranche-de-Rouergue le 13e bataillon de la 13division des Waffen‑SS, composé d’environ 700 pionniers originaires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine. Ceux-ci sont encadrés par des SS allemands chargés d’y réaliser des manœuvres d’entraînement. Redoutant un débarquement allié, notamment dans le sud de la France, Berlin y renforce, en effet, son dispositif militaire.
Le poste de commandement allemand est installé à l’école primaire supérieure, à l’emplacement de l’actuel lycée. Les sous-officiers et les soldats sont logés au collège et dans les écoles primaires. Quant aux officiers, ils occupent l’hôtel Moderne, sur la promenade du Guiraudet.
Très vite, la population villefranchoise s’émeut des mauvais traitements infligés à ces jeunes « malgré-nous » par les officiers et les sous-officiers allemands. Certains Villefranchois en sont eux-mêmes victimes. Avivée par ces sévices, l’idée d’une révolte fait son chemin parmi les jeunes recrues. Décidés à regagner leur liberté, les meneurs des conjurés prennent même contact avec la Résistance française.
Néanmoins, de crainte d’être découverts, les mutins sont, semble-t-il, conduits à précipiter leur action dans la nuit du 16 au 17 septembre 1943, lorsqu’ils déclenchent la révolte. Après s’être débarrassé de leurs officiers allemands, arrêtés, sommairement jugés et exécutés, ils prennent le contrôle de la ville et de l’armurerie. Mais un officier parvient à s’échapper et à donner l’alerte. Les renforts nazis, dépêchés aussitôt en grand nombre de Rodez et des alentours, prennent alors au piège les jeunes révoltés, cernés et pourchassés dans la cité. La répression est impitoyable. Sous-équipés et inférieurs en nombre, la plupart sont tués au combat dans les rues de la ville ou capturés dans la journée du 17 septembre.
Si quelques-uns, et notamment deux des meneurs,  parviennent à en réchapper ou à gagner le maquis grâce à la solidarité des Villefranchois, ceux qui n’ont pas été tués les armes à la main font l’objet d’impitoyables persécutions. Les uns sont massacrés sur place, les autres sont torturés avant d’être conduits en ce lieu, où ils sont fusillés et jetés dans une fosse commune, située à l’emplacement du monument. Enfin, une partie des effectifs du 13e bataillon est déportée à Sachsenhausen et Buchenwald, dont seule une poignée survécut. On estime qu’environ 120 soldats périrent au combat ou furent fusillés à Villefranche. Redoutant l’effet dévastateur de cette révolte sur le moral de ses troupes, Himmler ordonna d’étouffer l’affaire. Mais quelques semaines plus tard Radio Londres diffusa la nouvelle.
Villefranche-de-Rouergue, lieu de mémoire
Bravant l’occupant au lendemain de ces événements malgré le risque de représailles contre la population, soupçonnée de complicité, de nombreux Villefranchois vinrent déposer des fleurs sur la tombe des jeunes martyrs. Et c’est par sa présence et sa fermeté que le maire Louis Fontanges parvint à éviter le pire pour sa ville.
En souvenir de ces événements, un monument provisoire fut érigé au lendemain de la guerre et une commémoration solennelle est organisée chaque 17 septembre depuis 1945. En 1961, le Conseil municipal rebaptisa « Avenue des Croates » la route menant au « Champ des Martyrs croates ».

Auteur de ce texte : Zvonimir FRKA-PETESIĆ  (ex-Ambassadeur de Croatie au Maroc et Chef de cabinet du 1er Ministre depuis 2017)

 

 

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